Je m’appelle Claudia, j’ai 40 ans, je suis d’origine portugaise et ça fait 12 ans que je suis en Suisse.
L’année passée, je vivais la période la plus belle de ma vie. C’était l’année où je vivais un rêve ! Ça faisait une année que mon copain et moi nous avions acheté notre maison, nous étions très heureux et bien installés. C’était l’année où mon plus grand souhait s'était réalisé, j'étais tombée enceinte, après 18 ans d'attente, d’un petit garçon. J'étais déjà maman d’une grande fille de 19 ans et j'avais toujours souhaité avoir un deuxième enfant, mais certains événements de ma vie ne me l'avaient pas permis plus tôt. Mais l’année passée, nous avons appris la bonne nouvelle, un bébé était en route ! C’était une grossesse très désirée et qui s’est passée à merveille ! J’ai vécu mon plus beau rêve jusqu’au moment où la cruelle réalité s’est imposée à moi.
Juste après la naissance de mon « bébé lumière », encore à la maternité, et après plusieurs examens (IRM, Scanner, échographie et Pet scan) et trois biopsies, le pire s'est confirmé : un cancer du sein.
Cette nouvelle a été si dure et dévastatrice que j’entends encore aujourd’hui, en moi, les paroles prononcées par mon gynécologue ce jour-là. Ma plus grande peur à ce moment-là était l'idée de ne plus voir mes enfants et ma famille... tout s'est passé si vite que je n'ai pas eu beaucoup de temps pour me préparer à tout ce qui m'attendait. Le jour où j'ai rencontré mon oncologue, il m'a dit : « avant tout, il faut commencer par 6 séances de chimiothérapie et de traitement d’anticorps pour ensuite subir une intervention chirurgicale ». C'est à ce moment-là que j'ai pris conscience de la gravité de cette maladie. Je dû subir des cycles de chimiothérapie, des traitements d’anticorps et supporter tous les effets secondaires post-traitement dont personne ne veut, puis subir une mastectomie radicale (ablation totale du sein et des ganglions lymphatiques auxiliaires). 24h après chaque traitement, je recevais une injection afin de stimuler la production de globules blancs, pour aider à prévenir les infections et, en plus de tout cela, il fallait également procéder à une induction de la ménopause. Tout cela en l'espace de seulement 3 mois.
La douleur, non seulement physique mais aussi mentale et émotionnelle, a été considérable. Si ma tolérance à la douleur physique a été assez élevée, heureusement, j’ai quand même eu parfois l'impression que « cette bête » m'enlevait une grande partie de moi. J'ai beaucoup pleuré ces derniers mois. J'ai pleuré pour tout ce que j'avais perdu et pour les changements survenus dans ma vie, mais aussi pour l'immense peur de l'inconnu. Je me demandais sans cesse comment j’allais surmonter toutes ces dures épreuves.
Mon plus grand réconfort a été ma famille, mes amis, l'équipe médicale qui m’a accompagnée et même certaines personnes qui me parlaient à peine et qui m’ont envoyé des messages de réconfort, d'affection, d’amour et de soutien. Recevoir un petit message positif, même de la part de quelqu'un qui ne s'est jamais intéressé à moi auparavant, rendait mes journées meilleures et plus légères.
À travers cette expérience, j'ai pris conscience de l'importance de l'Amour dans nos vies. Nous sommes nourris d'amour ! C'est ce que nous sommes, et au final, c'est tout ce qui compte : l’Amour !
Je remercie tous les jours du fond du cœur toutes les personnes qui m'entourent avec bienveillance, pour tout leur amour, leur affection et leur soutien constant qui me donnent la force de résister, de sourire et d’avancer.
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